Selección de poemas
Roy Sigüenza
Traducción al francés de Lorena Benichou
Número revista:
5
Válvulas
I
¿Será la luna trapeada
esa vena que fluye
por las piernas de la prima?
¿El día ha sido bueno
porque aspiramos agua
el reino de la buenaventura?
O entrados en clínicas
nos perdimos
dorando tumbas en los patios
¿Será la vida un tapado de camello?
II
Con la noche se escurre
la sombra (va a beber vacíos).
Por la pared de los quebrados
se esparce la muerte.
Perros que dicen monosílabos
hacen bultos para sus despedidas.
Solo, un hombre aprende del frío
la moldura del silencio.
Caminemos, allegados míos,
caminemos lejos
de esta ciudad descascarada.
Valves
I
La lune lavée sera-t-elle
cette veine qui court
sur les jambes de ma cousine ?
Le jour qui a été bon
parce que nous avons aspiré de l’eau
sera-t-il le règne de la bonne aventure ?
Ou bien, entrés dans des cliniques,
avons-nous perdu
en dorant des tombes dans les cours
La vie sera-t-elle un manteau camel ?
II
Avec la nuit se glisse
l’ombre (elle va boire des vides).
Sur le mur de ceux qui restent
se répand la mort.
Des chiens diseurs de monosyllabes
s’unissent pour leurs au revoir.
Seul un homme apprend du froid
la moulure du silence.
Marchons, mes chers proches,
marchons loin
de cette ville écorchée.
La misión
Abalorios que jugaban con nuestra suerte eran
nuestros dioses
(lo dedujimos antes de abandonarlos)
Pudrían nuestra comida
Quemaban el agua
Echaban abajo las palabras
(nuestras lenguas fueron condenadas al polvo)
Cada acto lo perseguían. Eran acuciosos.
Nostrataban como a contrabandistas
Llegaron a lacerar nuestros cuerpos con pestes
desconocidas
Acabaron portándose como adolescentes
caprichosos cuando decidieron quemar la ciudad
Mas los escasos sobrevivientes levantaremos
Sodoma aquí, otra vez.
La mission
Les babioles qui jouaient avec notre chance étaient
nos dieux
(nous l’avons compris avant de les abandonner)
Elles pourrissaient notre nourriture
Elles brûlaient l’eau
Elles ruinaient les mots
(nos langues furent condamnées à la poussière)
Elles persécutaient chaque acte. Elles étaient empressées.
Elles nous traitaient comme des contrebandiers
Elles en vinrent à lacérer nos corps avec des maladies
inconnues
Elles finirent par se comporter comme des adolescentes
capricieuses quand elles décidèrent de brûler la ville
Mais nous, les rares survivants, bâtirons
Sodome ici, à nouveau.
En el embarcadero
tu tren llegó en la madrugada
las aves desembarcan y seguían la calle
rumbo a las tabernas
una mujer había olvidado sus maletas
(dónde está mi amor, gritaba al mar)
yo era el corazón que te buscaba
entre los afilados peces de la bruma
hasta que comenzaron a caer
enceguecidos por el ácido de la mañana
nadie tuvo tu nombre ni tus huellas.
Sur l’embarcadère
ton train arriva à l’aube
les oiseaux débarquaient et arpentaient la rue
en direction des tavernes
une femme avait oublié ses valises
(où est mon amour, criait la mer)
j’étais le cœur qui te cherchait
parmi les poissons aiguisés de la brume
jusqu’à ce qu’ils commencent à tomber
aveuglés par l’acide du matin
personne n’eut ton nom ni tes traces.